Nous faisons le point sur les actualités digitales qui ont marqué la semaine #18 dans le monde du numérique.
L’Europe signe le Digital Service Act pour contrer les GAFAM
Mauvaise nouvelle pour les sociétés GAFAM, l’Europe s’engage ce 23 avril 2022 dans le DSA, suite à l’entente trouvée sur le nouveau cadre juridique permettant de réglementer la vie numérique. Ce nouvel accord signé quelques semaines seulement après l’accord du DMA (Digital Market Act), forçant les entreprises à se plier à l’interopérabilité de leurs services (vise à laisser le choix aux consommateurs de passer d’une messagerie instantanée à l’autre sans avoir à perdre leurs données) implique de nouvelles restrictions pour les leader des réseaux sociaux dès 2023. Ce nouveau cadre législatif vient compléter son jeune prédécesseur sur un cadre plus général dans le but de protéger les droits fondamentaux des individus mais également limiter la diffusion d’images illicites sur les plateformes de réseaux sociaux. Pour cela, l’Europe compte imposer aux entreprises une transparence maximale notamment sur leurs algorithmes. Cela signifie donc dévoiler une grande partie de leurs secrets stratégiques et avantages concurrentiels.
Le DSA, pour plus de cyber-sécurité
Un des piliers du DSA est également de contribuer à renforcer la lutte contre le cyber-harcèlement (insultes, harcèlement, revenge porn, droit d’image, etc…) qui se heurte à un grand nombre de vides juridiques à l’heure actuelle. L’entrée en vigueur de cet accord permettra de maximiser la réactivité de tous signalements qui engendreront d’office la suspension du contenu en question jusqu’à l’évaluation de la pertinence du signalement. Dans le cas où les nombreuses restrictions comprises dans ces accords ne seraient pas respectées, diverses mesures ont été mises en place. Pour les grandes plateformes, les pénalités pourront s’élever à des amendes de près de 6% du chiffre d’affaires mondial. Pour les très grandes plateformes (plus de 45 millions d’utilisateurs), la Commission européenne aura le pouvoir exclusif afin d’exiger le respect des règles en plus d’une supervision des plateformes de la part des autorités nationales.
Les éléments concernant les nouvelles règles en vigueur dès 2023 sont très précises et claires. Ce qui l’est moins, ce sont les réactions des entreprises face à ces décisions drastiques. Comment les plateformes vont-elles gérer ces nouvelles restrictions ?
Snapchat ne mise pas sur le Métavers
Alors que Mark Zuckerberg mise tout sur le métavers et dirige ses innovations dans cette lancée, le pdg de snapchat lui ne partage pas cet avis. Le CEO de Snapchat, Evan Spiegel, à confier ne pas croire en la réalité virtuelle mais miser sur la réalité augmentée. Selon lui, les utilisateurs vont chercher à se rapprocher de la réalité et non à vivre dans un monde fictif. Nous pouvons voir que depuis de nombreuses années, les innovations de la plateforme se dirigent majoritairement vers cette vision du futur.
La réalité augmentée avant la réalité virtuelle
En 2022, près de 250 millions de personnes utilisent chaque jour la réalité augmentée sur Snapchat uniquement. L’application propose une expérience plus ou moins poussée, allant de simples effets à des fonctionnalités d’achat plus poussées. Spiegel et Zuckerberg n’ont donc pas les même points de vues sur l’avenir des réseaux sociaux. En revanche, la paire s’accorde à dire que les lunettes à réalité augmentée seront un jour très populaires. Mark Zuckerberg pense même qu’ils pourraient remplacer les smartphones d’ici quelques années. Pour Spiegel c’est inéluctable, les gens aiment vraiment passer du temps ensemble dans la vraie vie. Pour lui « l’informatique et les réseaux sociaux peuvent vraiment améliorer cela et contribuer à créer de nouvelles expériences partagées » mais nous devons passer la majorité de notre temps dans le monde réel « parce que c’est vraiment un endroit merveilleux ».
Facebook abandonne les podcast
Avec le boom de l’audio et le succès naissant de Clubhouse pendant la pandémie mondiale, Facebook a tenté de prendre pied sur le marché de l’audio pour attirer davantage de créateurs sur sa plateforme. Mais la concurrence dans l’espace sonore est féroce et il est difficile de rivaliser avec les plates-formes déjà établies dans l’espace des podcasts : Apple Podcasts, Spotify, Deezer, etc. De plus, d’autres plates-formes ont lancé des fonctionnalités audio similaires à la même période l’année dernière : Twitter Spaces, Reddit Talk, les canaux audio Slack, etc. Avec autant de concurrents, les conditions n’étaient plus propices au développement de cette fonctionnalité. La plateforme semble annoncer la suppression de ses podcast, soundbites et son hub audio général.
La priorité de Méta reste le Métaverse
Facebook a déclaré : « Nous évaluons constamment les fonctionnalités que nous proposons afin de pouvoir nous concentrer sur les expériences les plus significatives. » ce qui laisse entendre que l’audio n’est plus une priorité pour le groupe. Les ressources pour les innovations semblent toutes tournées vers la métaverse et l’élargissement de la réalité virtuelle tant convoité par le groupe Meta.